dimanche 23 décembre 2007

Panama, ça commence comme panne !





On arrive au Panama le jour de la fête nationale, sans guide, et on se dit que tout va être plus facile. On traverse un petit village où les défilés se succèdent. Benoit profite du plafond du camping car, parce qu’il a le cou complètement bloqué. Quelques kilomètres plus loin, on entend 2 explosions, on éteint le moteur et on ne peut plus redémarrer. On abandonne donc Karabane pour la première fois au bord de la route…
Après avoir visité une pension insalubre dans le bled le plus proche, on va jusqu’à David, grande ville sans âme qui ne nous sert qu’à attendre et à nous rendre compte que notre quête de pneus n’est pas terminée.
Une fois la réparation effectuée et après avoir acheté un pneu de rechange presque de la même taille…nous allons passer quelque jours dans le seul Trailer Park connu du Panama, proche d’une plage magnifique, non sans avoir crevé 2 km avant d’arriver.
Benoit fait donc l’aller-retour à Panama City en bus pour récupérer des pneus (enfin), et nous repartons pour la ville de Panama.
Pas un endroit où camper tranquillement si ce n’est sur un immense parking désert, mais surveillé. On visite la ville en diagonal, et à l’exception de la péninsule d’Amador, on ne tombe pas sous le charme…
On visite quand même le canal et pour notre plus grande joie, le gros cargo qui passe par les écluses est immatriculé à Montréal ! Tout le monde est ému : on est arrivé au bout du voyage.
Nous ne réussirons pas à vendre le camping-car mais on est passé pas loin : notre client sérieux, Mario, est venu voir Karabane avec sa famille mais n’a pas reçu l’argent de son prêteur parce qu’on n’avait pas la climatisation en roulant. On s’est senti désolé pour lui.
Le lendemain, on pensait mettre K. sur un bateau pour Baltimore, mais comme tout change, on l’a finalement envoyé à Miami. Une fois toutes ses tracasseries finies, on a passé la fin de semaine sur une plage à San Carlos, dans un hôtel tenu par des panaméens, gosses de riches, qui ne sont apparus que pour décorer leur sapin ou faire la fête avec leurs copains. L’endroit était beau mais infesté de bibites.
Pour finir le voyage, on a pris l’avion pour Bocas del Toros et on a donc passé 4 jours sur et autour de l’île de Bastimentos, dans une guest house tenue par des allemands charmants installés là depuis 11 ans.
ENFIN ! C’était magnifique, génial et relaxant. On a fait le snorkeling promis aux enfants depuis avant le début du voyage, vu des dauphins, sentis le baiser des méduses (surtout Florence), et profité d’un beau temps inhabituel pour la région. On nous a clairement dit que trois jours sans pluie ce n’était pas normal.
Une très longue journée de route en bus pour atteindre San José, une super journée chez Pascal et Liliane avec leurs enfants, et on a tous pris l’avion pour…Montréal pour tout le monde, sauf Benoit qui est allé à Miami pour chercher le camping car et essayer de le vendre ou le remonter à temps pour fêter Noël en famille.

vendredi 14 décembre 2007

Costa Rica




Autant le dire tout de suite, nous n’avons pas eu l’occasion de tomber amoureux du Costa Rica. Pour un tas de raisons matérielles, techniques et logistiques, nous avons fait à peine un peu plus que traverser ce pays qui vaut certainement beaucoup mieux.
Le premier contact a pourtant été excellent. Quelques kilomètres après la frontière (passée sans problème), nous nous arrêtons dans le parc national de Santa Rosa. A peine arrivés, nous avons la chance de voir des singes (capucins), plusieurs oiseaux magnifiques, quelques acoutis (sorte d’écureuil à grosses fesses) et des biches qui traversent tranquillement notre camping. On est impressionnés par le contraste entre le Nicaragua et le Costa Rica. Le Costa Rica est l’un des pays les plus riches d’Amérique centrale. Une grande partie de son territoire est protégé par un système de parcs naturels. Dès les premiers kilomètres, nous sommes frappés par l’impression de richesse et de propreté que dégage le pays : la Suisse sous les tropiques ! ! Les maisons sont en briques ou en bois, pas ou peu de cabanes de fortune. Les magasins affichent des articles et des prix qui ne dépareraient pas en Amérique du Nord.
Toujours pour les mêmes questions de pneus, nous filons vite vers San Jose et plus particulièrement vers le Trailer Park (calme et sympathique) de San Antonio.
Une semaine passe ainsi très vite entre visites de llanterias et de garages (pour vendre). Inutile de rentrer dans les détails mais nous sommes un peu découragés par l’attitude de nos acheteurs potentiels qui n’assurent aucun suivi, ne rappellent pas, qui en résumé ont un sens des affaires assez différents du notre.
Histoire d’échapper à un quotidien qui nous pèse nous faisons quand même deux excursions à San Jose. L’une pour se promener dans le Centre historique (bof…) et voir le musée de l’or précolombien. La seconde (classée au top 10 des activités les plus cool du voyage) el Museo de los Ninos (musée des enfants). Aménagé dans une ancienne prison ( ! !….) mais extrêmement bien restauré le musée présente plus de 40 salles sur des thèmes aussi divers que les plantations bananières, l’aviation, l’Egypte ancienne, etc…. On fait également l’expérience de l’équilibre dans une maison conçue toute de travers. On s’amuse comme des fous pendant une journée entière ! !
Une excursion à Poas pour voir le volcan nous donne l’occasion d’une petite randonnée et de découvrir la vallée centrale et ses plantations de cafés. Le volcan étant situé à plus de 2000 mètres d’altitude, la sortie nous donne également l’occasion d’avoir froid ! ! ! !
Ayant décidé de quitter le Costa Rica, ses acheteurs peu fiables et ses taxes à l’importation (de véhicules) délirantes, nous décidons de partir plus vite que prévu vers le Panama pour tâter le marché…
Nous apercevons heureusement les plages (côté Pacifique) du Costa Rica. Nathan a retrouvé un copain de son école parti s’installer (avec ses parents ! !) au Costa Rica il y a un an et nous passons une très belle journée sur une plage de surfeurs (grosses vagues) avec Pascal, Liliane et leurs enfants.
Sur leurs conseils (mal avisés, mais on ne leur en veut pas….. enfin plus ! !), nous prenons un chemin détourné pour passer au Panama. La route en question nous fait tourner sur des virages en épingle à cheveux, nous coince pour la nuit et pendant une averse terrible dans un bled tristounet et nous mène enfin au Panama après 20 km de pistes désertique et trouée ! ! !

lundi 19 novembre 2007

Nicaragua

Comparativement au jour précédent, le passage de douane pour le Nicaragua se déroule plutôt bien. Le choc culturel a lieu juste après. Nous sommes toujours sur la route interaméricaine mais les 20 premiers kilomètres nous transportent dans un autre continent, l’Afrique peut-être…. La “ route ” fait alterner des morceaux de piste poussiéreuse aux cratères dignes d’un paysage lunaire et de l’asphalte qui aurait souffert de multiples tirs de roquettes. Pas un village à l’horizon mais des 10e de gamins, pieds nus et en haillons qui mendient le long de la route.

Le reste du voyage nous le confirmera mais le Nicaragua de Daniel Ortega n’a pas encore réussi à faire avancer tous les “ pauvres du monde ” (“ con Daniel, adelante a los pobres del mundo ” disent les affiches, bien plus nombreuses que les panneaux indicateurs). En fait, le Nicaragua (ou du moins la petite portion que nous avons visité) ressemble à un pays proche du dépôt de bilan où poussent de ci de là quelques poches de classes moyennes et d’endroits touristiques. La panaméricaine (la bonne portion) est un don du Danemark, les ponts que nous traversons des dons du Japon, les voitures de police ont été payées par la Chine et la plupart des complexes agricoles sont financés par Taiwan. Les routes non payées sont totalement défoncées, l’électricité est coupée de 2 à 4 heures par jour, l’eau tambien et même les atouts naturels et architecturaux du pays (lac de Nicaragua et Granada) sont magnifiques, vu de loin, tant qu’on n’a pas marché dans les ordures qui jonchent les rues et les plages……Les flics, eux, sont bien subventionnés puisqu’on en croise à tous les coins de rue pour des contrôles. Notre record étant de 5 contrôles en moins de 70 km pour un total de 1$ de “ propina ” (on négocie sec, car c’est pas vraiment du développement durable, les pots de vin) et un micro-délit de fuite devant un mec qui voulait nous verbaliser n’importe quoi.

Notre premier arrêt, Leon, vieille ville coloniale et universitaire, commence mal. Nous ne trouvons nulle part pour camper et nous finissons dans un hôtel dont on a oublié de nous dire qu’il jouxte une discothèque en plein air. Ca tombe bien on est samedi ! ! ! ! On n’aura pas emmené les boules quies pour rien.

Deuxieme arrêt, las penitas, plage “ touristique ” à 20 km de Leon. Il nous faut 1 heure pour parcourir la distance tellement la route est défoncée. La plage est belle mais le village mêle auberges pour touristes et cahutes insalubres, location de surf et cochons dans la rue ! ! !

On s’arrête ensuite quelques kilomètres avant Managua (car nous espérons y trouver notre pneu ! !) dans une lagune, lago de Xilao. Surprise, l’eau est transparente et l’endroit est propre. Bon, il n’y a ni eau courante à proximité, ni sanitaires ce qui limite la durée de notre séjour.

Après un tour infructueux des llanterias (vendeurs de pneus) de Managua on part à une heure de là à Granada. La ville est vraiment superbe, c’est la plus vieille ville coloniale d’Amérique centrale, tout a été restauré. Cela ressemble à une carte postale de l’Amérique centrale. Une fois encore, une équipe d’éboueurs ferait merveille et éviterait que l’on traîne les pieds dans les ordures en se promenant sur le parque central…

Dernière étape prévue, San Juan del Sur, sur la côte Pacifique à moins d’une heure de la frontière Costaricienne. Après quelques hésitations dues, encore une fois, à l’état de la route et notre manque de roue de secours, nous nous dirigeons vers ce que nous croyons être la plus belle plage du pays pour 2 jours de farniente. Le farniente tournera court, il n’y aucun endroit pour camper, les hôtels sont hors de prix, la ville est une petite ville poussiéreuse et les enfants ressortent de la mer au bout de deux minutes, couverts d’une réaction allergique à on ne sait quoi. On repart donc tôt le lendemain et… on crève au bout de 5 kilomètres. Heureusement pour notre dernier jour, les Nicas nous gâtent, on ne rencontre que des gens sympathiques et serviables et nous arrivons ENFIN en terre promise, c’est à dire la frontière du Costa Rica avec un pneu rustiné et l’impression d’être arrivés au bout du LOOOOOOOOONG chemin.

C’est promis, on se paye maintenant un mois de VACANCES ! ! !

3 frontières en 3 jours


Si on ne peut pas classer ces 3 journées parmi les plus excitantes du voyage, elles nous ont donné un bon aperçu de l’indescriptible bureaucratie qui règne aux douanes des pays d’Amérique centrale…….Nous avons décidé de ne pas nous arrêter ni au Salvador, ni au Honduras (qu’on traverse sur une petite portion), les 2 pays ayant une piètre réputation quant à la sécurité…(peut-être usurpée, les villes et les villages que nous avons traversé apparaissaient très tranquilles).

Nous commençons tout d’abord par le Salvador. Quelques kilomètres avant la frontière des hommes, tendant un badge nous font signe de nous arrêter. Bêtement, on obéit et on se retrouve entourés de “ tramitadores ”, c’est à dire des aides pour passer la fontière. On refuse gentiment en disant qu’on n’a pas besoin d’aide et qu’on parle espagnol, ils montent sur le marche-pied du camping-car. Benoit est obligé de recommencer à rouler pour les faire descendre. Nous passons la frontière, sans aide, ce n’est pas la plus compliquée….. Le reste de la journée ne présente pas vraiment d’intérêt, on roule beaucoup, on aperçoit les plages du Salvador (haut lieu de surf) et on finit par s’arrêter avant la tombée de la nuit, dans une ville dont on a oublié le nom pour dormir dans un hôtel pourri dont le seul avantage est d’avoir un parking gardé.

Le lendemain, Honduras ! ! ! Ceux qui ont vu Brazil ou la maison de fous des 12 travaux d’Asterix ont une toute petite idée de ce qui nous attend. Comme fait exprès, aucun nom, aucune pancarte ne figure sur aucun des bâtiments. On n’y coupe pas, on est obligé de payer un tramitador. Pendant 2 heures nous le suivons aller prendre un papier dans un bureau, le faire photocopier à un autre endroit, changer une partie de nos dollars, garder une autre partie pour payer je ne sais quoi à la banque, faire des photocopies du reçu de banque, aller chercher des inspecteurs pour le véhicule, faire signer des papiers, faire des photocopies, etc…… Coût total : 52 $ et nous ne pensions passer que 2 heures dans le pays. C’était compter sans une crevaison (une explosion de pneu plutôt) une 20e de kilomètres après la frontière. Nous passerons donc une nuit au Honduras (très chouette hôtel) et commençons ainsi notre saga des pneus…

samedi 10 novembre 2007

Guatemala : lac Atitlan et pêche au gros






Notre deuxième arrêt prolongé au Guatemala se situe à Panajachel sur le lac Atitlan. Pour une fois, nous sommes bien servi avec notre maison roulante : alors que tous les touristes s’entassent dans les guest houses de Panajachel, nous campons au bord du lac. Nous nous levons tous les matins avec vue sur le lac et les volcans. En plus de la vue, on a une piscine rien que pour nous, on branche le camping-car sur des prises électriques aménagées dans les arbres : tout le confort moderne. Panajachel ne présente pas de réel intérêt : une longue rue touristique bordée de magasins d’artisanat, de cafés internet et d’agences de voyages. On en profite donc pour se comporter comme de vrais touristes et on achète des billets de minibus et de lanchas (bateaux) pour faire des excursions autour du lac, épargnant ainsi à Karabane de très fastidieuses routes de montagne.

Notre première sortie nous mène à Chichicastenengo pour son marché du dimanche. Florence qui avait vu 100 fois les photos du marché dans le National Geographic est assez déçue…. Bien sûre, il y a les mayas qui profitent du jour de marché (depuis plusieurs centaines d’années) pour se rencontrer, aller à “ l’église ” devant lesquels les chamans font brûler de l’encens et autres végétaux très fumigènes…….mais malgré tout le marché aux touristes prend plus de place que le marché traditionnel. Nous avons la malchance d’arriver en même temps qu’un groupe de touristes français qui se conduisent comme d’odieux gringos, engueulant les indigènes en francais et en anglais parce qu’ils les trouvent trop insistants. De notre côté, nous sommes plutôt frappés par l’extrême pauvreté des mayas, leur petit marché non-alimentaire où ils’achètent de vieilles godasses en plastique et des habits usés jusqu’à la trame. Les enfants ont tous un petit quelque chose à vendre et le regard éteint. Nos enfants sont choqués aussi et offrent une partie de leurs petits jouets aux jeunes mayas.

Après le tour en minibus, le tour en bateau nous amène dans 2 petits villages en bordure du lac. Là encore, ce sont des villages mayas et leur pauvreté est d’autant plus choquante qu’à un jet de pierre, les rives du lac exposent les somptueuses villas des riches guatémaltèques et étrangers. Dans le premier village, une femme nous fait visiter sa coopérative (appuyé par du financement d’ONG françaises) et nous explique à quoi servent les fonds. On se sent presque utiles. Dans le second village, nous sommes accueillis par des techniques de vente très particulières (on nous colle des écharpes sur les bras en nous disant un prix en quetzals et dès qu’on touche l’écharpe en question, la même somme est transposée en euros ou en dollars, soit 7 à 8 fois plus…..).

Notre séjour de 4 jours se finit bizarrement avec ce village, les bateliers qui nous ont arnaqués (pas beaucoup….) et le gars qui a changé nos freins idem…….

Nous finissons notre 12e de jours guatémaltèques chez une famille rencontrée à Antigua. Elle est française, lui Anglais élevé au Kenya et ils ont habité en Inde, en Afrique du Sud, aux Canaries, etc….de vrais nomades. Ils habitent au bord du Pacifique à côté de Puero San Jose, (port connu pour son rôle comme plaque tournante du trafic de cocaïne) dans une résidence de luxe dont ils sont les seuls habitants avec leurs trois enfants. On passe avec eux deux jours de super vacances, reçus comme des rois. Les enfants sont heureux d’avoir enfin des enfants francophones de leur âge avec qui jouer. Très grosse cerise sur le gâteau, Jonathan est capitaine d’un navire de pêche sportive et nous passons une matinée en mer sur son bateau à pêcher à tour de rôle des dorados, bonitos et autres gros poissons dont on ne connaît pas le nom francais. Ce qu’on apprend du Guatemala (ils y habitent depuis 6 ans) ternit un peu l’image qu’on avait du pays ( travail et vente d’enfants, non solidarité des locaux entre eux, importance du trafic de la drogue, malhonnêteté des médecins, incompétence des avocats, etc) et nous donne plein d’allant pour les 2 jours de route qui nous attendent à travers Salvador et Honduras.

samedi 3 novembre 2007

La premiere semaine au Guatemala

Le passage au Guatamela se fait obligatoirement depuis un unique poste frontière. Dès l’entrée dans le no man’s land entre les deux frontières on comprend que la route ne sera pas facile, confirmation que nous aurons en arrivant à un restaurant de la bouche d’une locale : “ es la carretera fatal ! ”. Les formalités se déroulent mieux que prévues et on passe en moins d’une heure après avoir payé une taxe de fumigation (sans se faire fumiguer) que les locaux “ oublient ” de payer. Suit la route la pire qu’on ai jamais vue avec une succession de gadoue profonde, de rochers qui volent et de terres gondolées : 20 kilomètres de routes plates qui nous prennent plus d’une heure.

L’arrivée à Tikal est un ravissement et le camping sur le site est très agréable. D’autant qu’il nous permet de nous lever à 4 heures du matin pour suivre le tour guidé de lever du soleil. Les enfants sont formidables et marchent les 2 kilomètres dans le noir qui nous séparent du temple 4, depuis lequel on vit un des moments les plus magiques du voyage dans une silence presque religieux : le soleil se lève sur la jungle et les pyramides avec les hurlements des singes et les chants d’oiseau. On passe plusieurs heures à mieux comprendre l’histoire du site et à voir des toucans, des perroquets, des singes araignée, un tamanoir, une tarentule…et tous en liberté.

De Tikal, une toute petite étape nous mène à Flores. Situé sur une île, Flores est inaccessible en camping-car et nous logeons dans la ville voisine, une ville bruyante et moche, dans un hôtel dont le seul mérite est d’avoir une piscine…pas trop froide pour Oriane.

Après 2 jours à ne rien faire (de nombreux lecteurs nous ayant trouvé trop fatigants à lire dans nos multiples déplacements…..), nous prenons la route en direction de Rio Dulce. C’est un endroit étonnant. La ville ne ressemble à pas grand chose, rue principale poussiéreuse ou les bus et camions de passage côtoient très dangereusement les passants et les divers étals. A quelques mètres en contrebas de la rue, des marinas et restaurants au bord du Rio Dulce abritent les voiliers, yachts et autres embarcations de luxe des gringos et riches guatémaltèques qui mouillent à l’abri pendant la saison des ouragans sur la mer des Caraïbes. Nous y rencontrons un couple de québécois, la jeune soixantaine qui navigue depuis 6 ans dans les Caraïbes et divers loups de mer canadiens et américains.

Une longue et pénible journée de route nous mène ensuite à Antigua. Benoît continue de nous impressionner dans sa maîtrise de la conduite en zone urbaine agressive : la traversée de Guatemala City (nous ne nous y arrêtons pas, la ville ayant la réputation d’être dangereuse), la descente vertigineuse vers Antigua depuis les hauteurs des volcans qui entourent la ville, le tour d’Antigua et ses rues pavées.

Antigua, ancienne capitale du Guatemala, délaissée pour ses tremblements de terre chronique, est une ville charmante. Pas un bâtiment ne fait plus de deux étages, il y a peu de circulation, de nombreuses églises et anciens couvents à explorer. C’est du coup une ville très touristique, où pullulent les écoles de langues, les hôtels, les restos et les boutiques. Nous passons plusieurs jours à nous balader, à Antigua et ses environs où nous visitons un musée des traditions guatémaltèques et du café.

Les enfants sont un peu déçus de rater la fête d’Halloween. Nous trouvons donc la plus sympathique fête des morts qui puisse exister. A quelques dizaines de kilomètres d’Antigua, un village accueille chaque année plus de 200.000 visiteurs pour son festival de barriletes (cerfs-volants). Toute la population se réunit au cimetière d’ou volent des centaines de cerfs-volants en papier, leur rôle à l’origine étant d’aider les morts à retrouver leur famille vivante en ce jour particulier. C’est également pour nous l’occasion de rencontrer pour la première fois les populations mayas, les femmes, quelque soient leur âge toute parées de jupes et de huipiles tissées aux superbes couleurs et motifs.

Le Belize

Le plus petit des petits pays d’Amérique centrale, le Bélize est une pause tranquille et dépaysante après le Mexique. C’est d’abord le seul pays d’Amérique centrale ou la langue officielle est l’anglais, une des rares traces de l’époque de la colonisation anglaise avec les pelouses vertes garden party de l’ouest du pays. C’est aussi un endroit ou l’on a observé en trois jours plus de diversité de population (sur une population totale de 200.000 personnes ) qu’au Mexique en 2 mois : blacks antillais, rastas, mayas, latinos…. sans oublier une poignée de mnémonites reconnaissables aux longues barbes blondes des (grands) hommes et aux robes et chapeaux façon “ petite maison dans la prairie ” des femmes.

Enfin, le Bélize est le pays ou tout est importé, ou il est difficile de trouver autre chose que des bananes en produit frais (et abordables) et des imitations de Vache qui rit faites avec du fromage autrichien et importés du Sri Lanka (c’est vrai ! !) comme produits laitiers.

Etonnamment nous avons traversé le pays en 3 jours et nous avons passé beaucoup de temps à ne rien faire. Les plus importantes attractions touristiques étant sur les iles (les Cayes) et les quelques “ attractions ” inland extrêmement chères. Notre seule concession à l’industrie touristique bélizéenne étant le zoo du Bélize (très chouette, d’ailleurs).

Mais pour nous, famille de voyageurs en solitaire, le Bélize restera l’accueil de Sebastian (americano-urugayen) et de sa femme Anna (américaine travaillant pour le Peace Corp) dans leur maison de Belmopan (capitale, 6000 habitants….). Rencontrée quelques jours avant à Tulum, cette famille de voyageurs (ils n’ont jamais habité plus de 2 ans au même endroit) nous a invité à passer la soirée et la nuit chez eux, permettant aux enfants de renouer avec la civilisation (dormir dans une vraie chambre d’enfants, regarder des DVD à la télé et manger des pâtes réchauffées au micro-ondes) et à nous de passer une soirée entière entres adultes à boire des bières et à avoir des discussions d’adultes (les voyages, George Bush, le vie quoi ! ! ! !).